L'Institut National du CAncer (INCA) appelle à se mobiliser pour en finir avec le tabac: y-a-t-il une place pour la vape?

Que penser des 23 propositions relatives à 'la mobilisation de tous pour en finir avec le tabac', présentées dans le cadre de la 'consultation citoyenne' organisée par l'INCA du 21 septembre au 15 octobre 2020 pour déterminer la future stratégie de lutte contre les cancers dans les 10 prochaines années?

A trois jours de la fin de cette consultation en ligne, je m'interroge sur ce que perçois comme une participation assez faible tant au niveau du contenu que du nombre de contributions/votes alors que le tabagisme continue de constituer un facteur de risque majeur pour les cancers. Par ailleurs, la principale disruption, représentée par le développement du vapotage demeure complètement ignorée par les contributions officielles de l'INCA.

On y insiste sur l'importance de la prévention mais je n'ai rien trouvé (ai-je mal vu?) sur le concept de réduction des risques et seuls les substituts nicotiniques sur prescription médicale semblent faire partie des outils pour aider au sevrage. Pourquoi une telle ignorance et mise à l'écart du vapotage? Parce qu'il ne relève pas des pratiques et de l'idéologie dominantes chez les professionnels de la lutte contre les cancers? Parce que les partisans de la vape n'ont pas encore su s'organiser assez efficacement pour se faire entendre et admettre dans les instances de décision des politiques anti-cancer alors qu'il y aurait en France, 3 millions de vapoteurs?

Visiblement, 'l'appel à la mobilisation de tous pour en finir avec le tabac' n'a pas été entendu et la faible mobilisation, au niveau de cette 'consultation citoyenne', en montre les limites (au delà des bonnes intentions) et pointe aussi la faiblesse des acteurs de la vape (usagers et professionnels) à exister au sein de telles procédures, tant au niveau national, qu'Européen ou mondial (Organisation Mondiale de la Santé). Une telle faiblesse à s'organiser est lourde de dangers face aux forces qui poussent à des mesures régressives et répressives (taxes, interdiction des arômes, prohibition totale). Les acteurs de la vape sauront-ils se réveiller à temps? Qui veut en être?

J'ai reproduit ci-dessous les 23 propositions avancées dans la consultation INCA (au 11 octobre).

"Appeler à la mobilisation de tous pour en finir avec le tabac

Premier facteur de risque, le tabac est responsable d’un cancer sur cinq et d’un décès sur trois par cancer. Consommer du tabac augmente le risque pour 17 localisations différentes de cancer. Même si elle a récemment significativement baissé, la France possède l’une des consommations les plus élevées parmi les pays occidentaux : un adulte sur quatre fume quotidiennement du tabac.
Le tabac est un produit dont la dangerosité est connue, ses dégâts sont considérables (75 000 morts dont 46 000 par cancers). Plus d’un fumeur sur deux voudrait arrêter mais n’y parvient pas. L’impact du tabac sur l’environnement est immense et le coût social est très élevé.
Nous devons tous être mobilisés pour arriver à la première génération d’adultes « sans tabac » à l’horizon 2032.
Par ailleurs, les fumeurs seront accompagnés plus efficacement dans leurs tentatives d’arrêt."

Mesures proposées

23 propositions

Nota: Épinglé signifie que "cette proposition a été épinglée par l'administrateur" (du site)': en pratique toutes les propositions de l'INCA ont ainsi été sélectionnées/favorisées. Alors que la première proposition recueille 135 votes (ce qui demeure très faible), on remarquera qu'une proposition comme la 15, "promouvoir la cigarette électronique/la vape', reste en bout de liste, bien qu'elle ait rassemblé 63 votes. Je me demande aussi s'il était possible que la même personne vote plusieurs fois, ce qui -évidemment- fausserait les décomptes qui de toutes façons portent sur une très petite participation., aucunement à la hauteur des enjeux.

Institut national du cancer • 27 mars Épinglé

1. Poursuivre l’augmentation du prix des produits du tabac